Après le 15 Juillet 2016 la Turquie devient, petit à petit, une vraie prison pour les journalistes. Selon mes informations actuellement il y a plus d’une centaine de journalistes emprisonnés dans ce pays.

L’association Reporters Sans Frontière (RSF) classe aujourd’hui la Turquie au 151e rang sur 180 de son classement sur la liberté de la presse.

Si dans un pays il n’y a pas de liberté de la presse on ne peut pas prétendre l’existence de la démocratie. Les autorités turques peuvent faire de bonnes déclarations en disant que dans leur pays le système est tout à fait démocratique. Mais la réalité n’est pas comme ils disent.

Malgré cette réalité de la situation, malheureusement, il n’y a aucune puissance qui se montre volontaire pour empêcher les autorités turques à exercer cette pratique, que je considère contre la démocratie, contre la liberté de la presse et ainsi contre les droits fondamentaux de l’homme.

Comme on le sait bien, la Turquie est membre du Conseil de l’Europe, dont le siège est en France, à Strasbourg. Donc il faut que l’Europe ne laisse pas l’oppression prévaloir et détruire les médias libres d’un pays membre de cette institution qui a créé la Cours Européenne des Droits de l’Homme. La lutte pour empêcher l’oppression contre les journalistes en Turquie n’est pas seulement importante pour l’avenir du média en Turquie, mais aussi pour l’avenir de toute l’Europe.

La Turquie est aujourd’hui la plus grande prison de journalistes au monde, actuellement plus de 130 journalistes emprisonnés et 2.500 qui se retrouvent sans emploi après la fermeture de leur média.

En Turquie, la pression sur les médias était déjà importante avant le 15 Juillet 2016, mais elle est devenue insupportable à l’heure actuelle. Il est très difficile d’exercer leur métiers pour les journalistes qui sont attachés à leur liberté du métier.

Après le 15 Juillet 2016, sous couvert d’état d’urgence, décrété juste après le 15 Juillet, le gouvernement d’AKP a également ordonné la fermeture définitive de plus de 100 médias. Cette situation réduise gravement le pluralisme déjà très compromis. L’état d’urgence donne à l’Etat le pouvoir de prononcer des sanctions administratives arbitraires dans le but de discréditer et d’empêcher des centaines de journalistes de travailler librement.

Ainsi, l’état d’urgence permet de court-circuiter la justice, pourtant moins indépendante que jamais, et de réduire les droits de la défense. De nombreux journalistes ont été arrêtés et inculpés sans motif sérieux et sans preuve de leur implication dans la tentative de coup d’Etat du 15 Juillet 2016.

Ahmet Gulabi DERE
Journaliste / Ecrivain (Rédacteur en chef de la revue mensuel Avantaj Post)
29 octobre 2016

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