Menacé avec son épouse, Inci Tugsavul, de peines allant jusqu’à 300 ans de prison dans des procès d’opinion en Turquie, le rédacteur en chef d’Info-Türk est, à Bruxelles, la figure de proue de l’immigration turque progressiste. Il nous raconte ses combats et déplore l’organisation du festival Europalia-Turquie en 2015.

France Arménie : La parution de vos Mémoires coïncide avec la célébration des « 50 ans de l’immigration turque en Belgique ». Que pensez-vous de la façon dont cet anniversaire est célébré?

Dogan Özgüden : La célébration se réfère à la signature en 1964 de l’accord bilatéral belgo-turc sur l’immigration. Cette date est purement symbolique. Des immigrés économiques turcs, y compris des Kurdes, ont commencé dès les années 50 à venir travailler dans l’industrie et les charbonnages belges. La Turquie souffrait d’un grave taux de chômage et d’un énorme déficit extérieur. En vendant sa main d’œuvre à bas prix, elle se débarrassait de ces chômeurs et grâce à l’argent qu’ils envoyaient au pays, s’assurait une rentrée de devises. En réalité – nous essayons d’attirer l’attention des autorités belges sur ce point – l’immigration en provenance de Turquie a débuté il y a un siècle, avec l’arrivée de rescapés arméniens et assyriens du génocide de 1915. Il existe une troisième forme d’immigration, celle des réfugiés politiques turcs contraints à l’exil après les coups d’état militaires de 1971 et 1980. Je souhaite que cette vérité soit respectée quand on évoque le contexte historique de l’immigration.

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