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Des combattants kurdes irakiens, arrivés la veille en Turquie, étaient toujours attendus jeudi pour renforcer les rangs de leurs frères d’armes face aux jihadistes dans la ville de Kobané en Syrie où des renforts de rebelles syriens les ont précédés.

 

En attendant l’arrivée des peshmergas équipés d’armes automatiques et de lance-roquettes, environ 150 membres de l’Armée syrienne libre (ASL), qui fut la principale force rebelle contre le régime de Bachar al-Assad, sont entrés en Syrie par le poste-frontière turc de Mursitpinar, a indiqué un responsable turc.Alors que les combattants kurdes syriens des YPG repoussent depuis un mois et demi les assauts de l’EI à Kobané, troisième ville kurde de Syrie frontalière de la Turquie, des combattants kurdes irakiens (peshmergas) ont atterri mardi à l’aéroport de Sanliurfa (sud de la Turquie) et pris la route à bord de bus escortés de blindés turcs, pour la frontière syrienne, distante d’une cinquantaine de km. Un autre convoi d’une quarantaine de véhicules, chargés d’armes lourdes, est arrivé dans le même temps en Turquie, où ils ont été accueillis par des milliers d’habitants kurdes sur leur chemin en direction de la province de Sanliurfa.

“Longue vie aux peshmergas, longue vie aux YPG”, la principale milice kurde des Unités de protection du peuple kurde défendant Kobané, scandaient les habitants en faisant le “V” de la victoire et en agitant des drapeaux de mouvements kurdes turc et irakien, a constaté un photographe de l’AFP.

Selon un responsable turc, les deux convois doivent se rencontrer à Suruç et “traverser ensemble” la frontière syrienne “en fonction de la situation”.

A Suruç, environ 2.000 Kurdes, de Turquie ou des réfugiés de Kobané, attendaient l’arrivée des peshmergas, scandant notamment “Kobané sera un cimetière pour l’EI”.

Le général américain à la retraite John Allen, qui coordonne la coalition multinationale, a affirmé mercredi que ces combattants “empêcheraient” la chute de Kobané.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a confirmé l’arrivée de 50 membres de l’ASL à Kobané, devenue le symbole de la résistance face à l’EI qui cherche à élargir son emprise territoriale en Syrie et en Irak.

Entretemps, les combats se poursuivaient à Kobané, tandis que la coalition a mené huit raids aériens près de cette ville ces dernières 24 heures, détruisant notamment un poste de contrôle de l’EI, selon le centre de commandement américain pour la région (Centcom).

Nouvel exemple des atrocités commises par les jihadistes du groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI) dans les secteurs qu’ils contrôlent en Syrie et en Irak: ils ont exécuté par balles 46 membres d’une tribu sunnite ayant pris les armes contre eux dans la province irakienne d’Al-Anbar (ouest), d’après un chef local. Selon des images non authentifiées, une partie des victimes avaient les yeux bandés et les mains attachées dans le dos.

De façon inattendue, l’EI a libéré mercredi 25 écoliers kurdes originaires de Kobané, qui avaient été enlevés avec 128 autres élèves en mai, ces derniers ayant été relâchés progressivement.
(AFP, 30 oct 2014)

La Turquie veut que l’ASL prenne le contrôle de Kobané

La Turquie souhaite que l’opposition syrienne modérée prenne le contrôle de la ville de Kobané assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) plutôt que le régime syrien ou les kurdes, a répété mardi son Premier ministre Ahmet Davutoglu.
Les Etats-Unis doivent “équiper et entraîner l’Armée syrienne libre (ASL) de telle façon que, si l’EI s’en va (de Kobané), le régime (de Damas) ne prenne pas sa place et que les terroristes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, la rébellion kurde de Turquie) ne prennent pas sa place”, a déclaré M. Davutoglu dans un entretien à la BBC.

“Si l’EI est éliminé, les massacres ne doivent pas continuer”, a insisté le chef du gouvernement islamo-conservateur qui dirige la Turquie depuis 2002.

La Turquie refuse catégoriquement de venir militairement en aide aux forces kurdes qui défendent depuis plus d’un mois la ville syrienne kurde de Kobané assiégée par les jihadistes, de peur qu’une telle opération ne profite au régime du président syrien Bachar al-Assad, sa bête noire, et au PKK, qui mène depuis 1984 la rébellion contre Ankara.

Sous la pression des Etats-Unis, le gouvernement turc a autorisé le passage, à une date qui n’a pas été précisée, de 150 combattants peshmergas venus de la province autonome kurde d’Irak, avec laquelle il entretient de bonnes relations.

Il plaide aussi pour le renforcement de l’ASL, émanation de l’opposition modérée syrienne.

Washington a de son côté engagé des discussions directes avec le principale parti kurde de Syrie, considéré par Ankara comme un mouvement “terroriste”, et procédé la semaine dernière à un largage d’armes et de munitions destinées à ses forces à Kobané.

Dans son entretien accordé à la télévision britannique, M. Davutoglu a une nouvelle fois écarté toute intervention militaire turque à Kobané et répété ses conditions à une participation à la coalition militaire anti-EI dirigée par les Etats-Unis.

“Nous aiderons toute force, toute coalition, par nos bases aériennes ou tout autre moyen, si nous parvenons à un accord sur l’émergence d’une nouvelle Syrie pluraliste et démocratique et sur la nécessité de combattre” l’EI et le régime de Damas, a-t-il insisté.

La Turquie refuse pour l’heure l’accès de sa base d’Incirlik (sud) aux avions de la coalition qui mènent des frappes aériennes contre les jihadistes.

(AFP, 28 oct 2014)
Publié par Info-Türk

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