Monsieur Remzi Kartal, membre du Conseil exécutif du KNK, a été, à la demande de la Turquie via l’Interpol, interpellé, le 24 Mars 2009 à Madrid, où il s’était rendu pour participer aux célébrations du Newroz, et, suite à la décision de la Cour, a été mis en garde à vue ;   remis en liberté, le 28 mars,  il est assigné à résidence à Madrid où il est toujours sous contrôle judiciaire.
 
Le 26 Mars un autre membre de notre Congrès, Monsieur Eyyup Doru, subissait le même sort : arrêté et relâché le même jour, il est assigné à résidence, sous contrôle judiciaire ; obligation lui est faite de se présenter deux fois pas semaine et il lui est interdit de quitter le territoire espagnol. En clair, ces deux membres de notre Congrès sont empêchés arbitrairement par les autorités espagnoles d’accomplir leur mission qui, nous le confirmons, est de nature à favoriser la paix et le processus de réconciliation pour une solution politique à la question kurde, comme toutes les missions de tous les membres du Congrès National du Kurdistan.
 
La Turquie abuse de son mandat auprès de l’Interpol pour criminaliser les hommes et les femmes kurdes dont les  activités sont de nature politique. D’après les informations qui nous ont été parvenues, les arrestations de MM. Remzi Kartal et Eyyup Doru n’ont rien avoir avec un contrôle de routine ni avec toutes autres procédures en Espagne. Il faut plutôt en chercher la cause dans le rapprochement entre les autorités espagnoles et turques : les solides relations diplomatiques entre la Turquie et l’Espagne, les contacts personnels et amicaux entre Erdogan et Zapatero montrent que l’arrestation de nos membres n’est rien d’autre qu’un geste de l’Espagne vers la Turquie.

MM. Kartal et Doru, à qui le statut de réfugié politique a été accordé, le premier par La Belgique, et le second par la France, et ce depuis des dizaines d’années, se trouvent, de ce fait, placés sous la protection juridique
Internationale des conventions des Nations Unies. Le dossier de l’Interpol, qui n’est pas nouveau, avait déjà valu à Monsieur Kartal d’être arrêté en Allemagne, en 2005, et les tribunaux allemands, considérant sans fondement les accusations de la Turquie, avaient prononcé un non lieu et l’avaient libéré immédiatement.
Le fait qu’un autre pays, membre de l’Union européenne arrête Monsieur Remzi Kartal avec le même dossier et la même accusation est significative d’une combinaison douteuse visant à protéger des intérêts inavouables de deux gouvernements.

Ni Monsieur Kartal et ni Monsieur Doru ne sont coupables d’aucun crime, si ce n’est, aux yeux de la Turquie, de vouloir poser politiquement la question kurde et d’être la voix des Kurdes dans toutes les plateformes Internationales, et même au Parlement de Turquie. Pour la Turquie toutes les personnes politiques kurdes et ceux qui se reconnaissent comme kurde sont coupables.
 
Malgré toutes les démarches que nous avons entreprises, depuis le 24 Mars 2009, auprès des autorités espagnoles les priant de bien vouloir fermer ces dossiers qui n’auraient jamais dû être ouverts, le conseil des ministres du gouvernement espagnol a pris la décision, ce vendredi 8 mai, de poursuivre la procédure
d’extradition vers la Turquie. C’est maintenant entre les mains de la justice espagnole. L’Espagne se doit de respecter les conventions internationales des Nations Unies et nous en appelons à l’opinion publique européenne en lui demandant de nous soutenir et d’être extrêmement attentive aux décisions qui vont sceller le sort de MM. Remzi Kartal et Eyyup Doru.
 
Congrès National du Kurdistan
11.05.2009

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