33 Kurdes sont poursuivis aujourd’hui par la justice belge sur la base de la législation belge sur le terrorisme. Qu’ont-ils fait ? Ils ont milité pour la cause kurde et pour la promotion de la culture kurde. À la demande de l’État turc, ces personnes innocentes sont criminalisées en Belgique pour implication présumée dans des activités terroristes. Cette affaire est un scandale pour la démocratie belge et représente un danger non seulement pour les Kurdes, mais pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent expriment leur opinion.
Les activistes kurdes sont accusés d’implication dans des activités terroristes, alors qu’ils mènent en Belgique des activités politiques et démocratiques exclusivement pacifiques.
L’instruction est essentiellement fondée sur des preuves fournies par l’État turc, qui est également partie civile dans cette affaire. Ce même État turc mène entretemps une guerre contre la population kurde, commet des crimes contre l’humanité et réprime de manière brutale les militants en matière de droits de l’homme, les journalistes, les syndicalistes, les avocats, les politiciens et les universitaires, et en général toutes celles et tous ceux , Turcs et non-Turcs, qui critiquent le gouvernement AKP et son président.
Jusqu’au jour d’aujourd’hui, aucune instruction n’a été effectué à l’égard des éléments de preuves qui contredisent les accusations portées contre ces activistes.
Le ministère public utilise un concept vague de “nuage PKK” et considère que tous les activistes kurdes et les organisations culturelles ou autre font partie de ce “nuage”. Ceci est faux. Tout citoyen kurde ou toute organisation kurde, qui défend la protection des droits fondamentaux du peuple kurde, n’est pas membre du PKK. En outre, pour démontrer que le PKK est une organisation terroriste, il est renvoyé au fait que le PKK est repris sur la liste européenne d’organisations terroristes. Cette liste n’a aucune valeur juridique et a été établie à la suite du 11 septembre. Le PKK a été ajouté sur cette liste à la suite d’une pression importante exercée par le gouvernement turc. Malheureusement, ce sont l’AKP et M. Erdogan eux-mêmes qui soutiennent directement et indirectement la terreur propagée par les djihadistes. Au cours des 4 dernières années, des milliers de djihadistes européens ont voyagé vers la Syrie en passant librement par la Turquie pour aller y soutenir Daesh. Le gouvernement turc a, en outre, toléré et organisé un soutien logistique et médical aux djihadistes au sein même de la Syrie – des djihadistes qui, on le sait depuis les attentats de Paris, sont aussi actifs en Europe. Il est donc important de noter qu’un appel de 100 parlementaires européens a été lancé afin de retirer le PKK de la liste des organisations terroristes.
Nous n’acceptons pas que ces activistes soient poursuivis sans avoir jamais commis aucun acte de violence. Nous appelons au soutien de ces 33 Kurdes. Les organisations de la société civile belges et européennes n’ont rien à gagner à un affaiblissement des droits démocratiques. Amnesty International et Human Rights Watch ont condamné à plusieurs reprises la répression turque contre diverses organisations, tant les syndicats que les activistes LGBT et les minorités culturelles kurde et arménienne. Ces normes turques ne peuvent devenir les nôtres.
Nous considérons que cette affaire constitue une attaque ouverte et frontale de nos droits fondamentaux civils et démocratiques, tels que la liberté d’expression et le droit à la liberté de réunion et d’association. L’enjeu de ce procès dépasse largement la question kurde. Une condamnation de ces activistes kurdes constituerait une application injustifiée de la législation sur le terrorisme, ce qui implique une mise en péril des droits fondamentaux de tout un chacun en Europe.
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