Selon l’AFP, il s’agit d’une des attaques aériennes les plus massives de ces dernières années contre ces bases dans les montagnes du Kurdistan irakien just un mois après que la Turquie a amorcé des négociations de paix avec le leader emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan.

“Seize chasseurs F-16 ont décollé de leur base de Diyarbakir (sud-est de la Turquie)” mardi soir “et ont bombardé les cibles dans les montagnes de Qandil, dans le nord de l’Irak, à 90 km de la frontière” turque, a déclaré mercredi à l’AFP une source militaire, sous couvert de l’anonymat.

L’attaque a été confirmée par un autre responsable militaire, qui a assuré que “plus de 50 cibles ont été touchées en trois heures d’opérations”.

“Un avion turc a visé deux villages (…) vers 23H00, ils ont détruit cinq maisons (…), il n’y a aucune victime”, a également déclaré par téléphone à l’AFP Abdulrazzaq Bayiz, le maire de la région de Senkasar, où les chasseurs turcs ont attaqué dans le Kurdistan irakien.

Des bombes perforantes capables de percer les murs de bâtiments blindés, conçues en Turquie, ont été utilisées pour la première fois dans ce type de raid aérien, ont assuré à l’AFP des sources sécuritaires turques

Alors qu’il a donné le feu vert pour les pourparlers avec Öcalan, Erdogan a prévenu il y a une semaine que les opérations militaires contre les bases arrières du PKK se poursuivraient tant que le mouvement séparatiste n’aurait pas déposé les armes.

Ce nouveau bombardement juste avant les funérailles à Diyarbakir constitue une provocation sans précédent qui peut détruire l’espoir des peuples kurde et turc qui souhaitent une solution pacifique à la salle guèrre qui dure depuis 1984 et qui a fait quelque 45.000 morts en 19 ans.

Un dernier hommage rendu aux trois militantes Kurdes assassinées

Plusieurs milliers de personnes ont rendu mardi à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) un dernier hommage aux trois militantes kurdes liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), assassinées jeudi à Paris, a constaté une journaliste de l’AFP.

Peu après 12H00, les trois cercueils, portés symboliquement par des femmes et recouverts du drapeau kurde, ont été déposés sur un autel dans une salle des fêtes louée pour l’occasion, au milieu de bougies et de couronnes de fleurs jaunes, rouges et vertes, couleurs du drapeau kurde.

Les portraits des trois femmes assassinées, dont celui de Sakine Cansiz, membre fondatrice du PKK interdit en Turquie et considérée comme une proche de son chef emprisonné, Abdullah Öcalan, étaient disposés devant les cercueils.

Les familles et les proches étaient présents aux côtés des dépouilles.

Peu après 14H00, de nombreuses personnes vêtues de noir, une rose rouge à la main, continuaient d’affluer pour se recueillir.

Selon les organisateurs, une dizaine des cars ont fait le déplacement depuis l’Autriche, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne ou encore l’Italie.

“Nous sommes là pour ne pas oublier la cause qu’elles ont défendue, leur bataille et leur engagement. Elles ont porté la parole des Kurdes, nous devons les honorer”, a expliqué à l’AFP Jiyan, étudiante de 20 ans qui n’a pas souhaité donner son nom.

Un peu plus loin, Guler Biger, jeune femme brune, sèche ses larmes et demande “que les assassins soient rapidement retrouvés”.

Les corps des trois femmes sont attendus mercredi à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien peuplé en majorité de Kurdes, où aura lieu une cérémonie religieuse puis une commémoration organisées par le principal parti kurde de Turquie, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), ont indiqué lundi des responsables locaux.

Les dépouilles seront ensuite enterrées dans les lieux d’origine des défuntes, selon ces sources.

Les corps des trois femmes, exécutées de plusieurs balles dans la tête, ont été retrouvés dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le Centre d’information sur le Kurdistan, situé près de la gare du Nord, dans le nord-est de Paris.

Interrogé mardi matin sur RMC-BFMTV sur l’enquête, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a indiqué qu’elle se poursuivait, sans fournir plus de précision. (AFP, 15 janv 2013)

Diyarbakir to meet Cansiz, Dogan and Soylemez on Thursday

The DOKH (Democratic Free Women Movement) unities women foundations protested the slaying of 3 Kurdish woman politicians with a fax they sent to General Consulate of France. BDP Diyarbakir Provincal Co-chair Zubeyde Zumrut stated that the funerals of Cansiz, Dogan and Soylemez will be in Diyarbakir on Thursday. “People of this sacred lands will do the honors for their comrades. Amed people will receive them massively,” said Zumrut.

The DOKH (Democratic Free Women Movement) unities women foundations protested the slaying of Sakine Cansiz, a co-founder of the PKK (Kurdistan Workers Party), Fidan Dogan Paris representative of the Brussels-based Kurdistan National Congress (KNC) and politician-activist Leyla Soylemez in Paris with a fax they sent to General Consulate of France.

The Peace and Democracy Party (BDP) Diyarbakir Provincal Co-chair Zubeyde Zumrut stated that the funerals of Cansiz, Dogan and Soylemez will be in Diyarbakir on Thursday. “The people of this sacred lands will do the honors for their comrades. Amed people will receive them massively. We are calling on everyone to stop life on that day,” said Zumrut. (DIHA, Jan 14, 2012)

La Turquie aurait envoyé des tireurs d’élite en Europe

Zubeyir Aydar, membre du comité exécutif du KCK qui représente dans le PKK ; le système politique qui prône une Confédération du Kurdistan,  a déclaré avoir obtenu en 2011, les informations selon lesquelles la Turquie a envoyé  un groupe tireurs d’élite en Europe, afin d’éliminer les dirigeants du mouvement kurde. Il a ajouté que deux autres complots ont été déjoués par l’Allemagne et la Belgique.

Après l’assassinat de trois femmes kurdes, le 9 janvier dernier à Paris de plusieurs balles dans la tête, le membre du comité exécutif du KCK a divulgué des informations importantes sur les tentatives d’assassinats contre les politiciens kurdes.

En 2011, un complot planifié par la Turquie et l’Iran

« Nous avons reçu, il y a un an et demi, une information de la part d’une source officielle d’un pays européen.  La même information est venue de l’intérieur de l’Iran. Trois personnes étaient ainsi concernées » a-t-il déclaré à l’ActuKurde et à l’agence de presse kurde Firat.

Il s’agit de M. Hadji Ahmadi, président du PJAK ; principal parti kurde armé et populaire  en Iran ; M. Remzi Kartal, président du Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra Gel), une organisation au sein du système KCK ; et M. Zubeyir Aydar lui-même !

Affirmant que ces informations ont été partagées avec les services belges et allemands, qui ont ensuite pris les précautions nécessaires, cet ancien député kurde a précisé que le complot a été planifié par la Turquie et l’Iran. « La police allemande avait alors arrêté un groupe turc impliqué dans un vol qui détenait les photos et les coordonnés de M. Hadji Ahmadi. »

Vers la fin de l’année 2011, après l’échec des pourparlers entre le leader kurde Abdullah Ocalan et l’Etat turc, menés à Oslo en Norvège, un groupe tireurs d’élite a été envoyé par la Turquie en Europe dans le but d’éliminer des dirigeants du mouvement kurde, déclare le membre du KCK.  « L’information venait d’une source proche du gouvernement AKP, parti au pouvoir en Turquie, et cette source d’information se trouvait à ce moment-là en France. » a-t-il souligné.

« On nous a affirmé que des tireurs d’élite ont été envoyés en Europe pour y mener des attentats contre les dirigeants de ce mouvement. La source avait partagé ces informations directement à moi-même. Nous les avons transmis à la police belge. »

En 2012, un attentat déjoué en Belgique ?

Au cours de l’année 2012, un autre renseignement du même type venait de la police belge, selon M. Aydar. « La police belge a fait savoir à l’Académie des recherches sociales de Mésopotamie de la ville de Charleroi, qu’une personne venue d’Angleterre avait pour but de commettre des assassinats, mais il fut arrêtée à temps. On ignore toujours l’identité de cette personne ou ses liens. ‘Nous vous avons protégé’ a dit la police à nos amis. »

Pourquoi les trois femmes ont été assassinées à Paris?  « Peut-être qu’ils (les assassins) se sentent plus à l’aise à Paris. Les anciens gouvernements français, notamment celui du président sortant Nicolas Sarkozy, avaient une assez mauvaise approche contre les kurdes, criminalisés sans cesse. Neuf procès de masse sont toujours en cours et plus de 200 kurdes font l’objet d’enquêtes » rétorque M. Aydar. 

« Nous savons que les services des renseignements français partagent avec les services turcs les informations sur les kurdes. Ces deux services ne sont peut-être pas impliqués officiellement dans ce dernier assassinat. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une affaire plus profonde. Par contre, on ne peut pas non plus mettre de côté la collaboration franco-turque dans cette affaire » poursuit-il.

L’assassinat de Sakine Cansiz, membre co-fondatrice du PKK, soit l’une des premières femmes de la dernière rébellion kurde, n’est surtout pas un hasard, selon Aydar. « La direction du mouvement a été visée. Le fondement du mouvement kurde est visé. »

La tête de 50 dirigeants kurdes mise à prix

Les dirigeants politiques kurdes sont tous recherchés  par Interpol (aussi appelé par bulletin rouge), dans le cadre de la collaboration avec la Turquie.  En mars 2012, la tête de 50 dirigeants du mouvement kurde, dont vingt en Europe avaient été mise à prix par la Turquie.  Le ministère de l’intérieur turc envisageait de payer quatre millions de livres (unité de leur monnaie) à tous ceux qui collaboreraient avec les autorités pour l’arrestation de ces kurdes dont M. Zubeyir Aydar. (Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 15 jan 2013)

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