Le gouvernement turc a déclenché contre notre parti, le BDP, Parti pour la Paix et la Démocratie, avec les rafles, les arrestations et les mises en détention, une politique plus répressive encore que celle du temps du régime militaire.

 Il ne se passe pas une journée sans que les bureaux des sièges sociaux du BDP, les locaux lui appartenant et les domiciles personnels de nos dirigeants et de nos militants ne soient perquisitionnés par la police ; il ne se passe pas une journée sans que nos jeunes ne soient, sans raison, interpellés par la police et jetés en prison.

 Hier encore, la police a procédé à Istanbul, Mardin, Batman, Diyarbakir, Hakkari, Agri, Bitlis, Mus, Van et en Siirt, à 131 interpellations avec mise en détention visant les cadres de notre parti : des présidents de sections, des responsables de la jeunesse, des responsables des femmes, des responsables locaux. Nous dénonçons cette opération, menée sous le nom de "KCK" et organisée par le gouvernement AKP. Nous sommes indignés de voir des éminents intellectuels et professeurs d’université, membres de l’AKP, participer à des programmes télévisés pour apporter leur soutien aux opérations de police et tenter de les justifier auprès de l’opinion publique. L’AKP tente d’utiliser la justice à son profit, pour des fins partisanes, contre notre Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP).

 Mais que chacun sache que ces méthodes répressives n’arriveront pas à bâillonner notre peuple, ni à faire taire notre parti, le BDP : l’AKP se trompe et devrait se rappeler que notre peuple n’a, dans le passé, jamais baissé la tête et qu’il saura résister jusqu’à son dernier souffle ; si le parti au pouvoir, l’AKP, utilise les mêmes méthodes répressives que ses prédécesseurs, il sera balayé comme eux et disparaitra.

 Nous savons que notre peuple mènera, pour sauver son honneur, une résistance contre cette injustice avec ses propres forces ; nous l’appelons à se rassembler, dans chaque lieu où il se trouve, à d’utiliser son droit démocratique pour protester contres les vagues des arrestations illégales, à rester uni et à condamner une fois de plus le complot international du 15 février.

 Nous appelons le gouvernement turc, responsable des tensions insupportables qu’il provoque, à arrêter sa politique de terreur, à mettre fin aux arrestations et à libérer sans conditions tous nos militants et tous nos dirigeants emprisonnés.

 

14 février 2010

 Gültan Kisanak                    Selahattin Demirtas

Co- president                        Co -President

 

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