Dénonçant l’indifférence et le mépris total du gouvernement turc pour la vie de ces milliers de personnes, plusieurs Députés du BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie) ainsi que le Maire de la ville de Diyarbakir se sont joints à ce mouvement à compter du 9 novembre.
Les prisonniers politiques protestent contre la répression et réclament la reconnaissance de l’identité kurde, ainsi que la levée de l’isolement du chef du mouvement de libération kurde, Abdullah Öcalan, détenu depuis 1999 sur l’île-prison d’Imrali et empêché de rencontrer ses avocats depuis près d’un an et demi.
Ces dernières années, les Kurdes sont confrontés à une répression sans précédent en Turquie. Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les autorités turques ont arrêté près de 10 000 opposants kurdes depuis avril 2009, soit juste après le succès remporté par le BDP aux élections municipales de mars 2009. Parmi ceux-ci, figurent de nombreux cadres du BDP, des élus, journalistes, avocats, syndicalistes, défenseurs des droits humains, enseignants, étudiants. Certains ont été condamnés à de lourdes peines, les autres sont détenus arbitrairement, la plupart depuis plus de trois ans. La répression touche également des milliers d’enfants condamnés à des années d’emprisonnement pour avoir lancé des pierres sur les blindés de la police au cours des manifestations kurdes, ou avoir simplement participé à ces manifestations.
Parallèlement à cette répression politique destinée à museler l’opposition kurde, on assiste à des violences policières en grand nombre, ainsi qu’à des massacres commis par l’armée turque. En décembre dernier, 34 civils kurdes, des enfants pour la plupart, ont été tués par un raid aérien de l’armée, dans la région d’Uludere, près de la frontière irakienne. Les auteurs de ces crimes ne sont toujours pas poursuivis.
Par ailleurs, le conflit armé entre l’Etat turc et le mouvement de libération kurde ne cesse de s’aggraver. Malgré les nombreux cessez-le feu décrétés par le mouvement kurde pour ouvrir la voie à la négociation, l’Etat turc persiste dans la solution militaire.
Selon la Députée kurde Gültan Kisanak 384 prisonniers se trouvent dans un état critique. Pourtant, le gouvernement turc continue à faire la sourde oreille aux revendications des grévistes, et son Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, essaye par tous les moyens de dénigrer la grève de la faim, manifestant ainsi son mépris profond pour la vie humaine.
Nous demandons aux Etats européens, à l’Union européenne et au Conseil de l’Europe d’intervenir d’urgence auprès des autorités turques afin qu’elles répondent aux revendications des grévistes ! Il en va de la vie de milliers de personnes !
Soutenons la résistance des prisonniers politiques kurdes en grève de la faim !
Brisons le silence qui entoure la répression des Kurdes en Turquie !
14 novembre 2012