Le PKK a en outre menacé de lancer des attaques dans toutes les villes de Turquie si l’armée devait poursuivre sa politique de confrontation militaire.

Une première attaque a été réalisée par un groupe de rebelles kurdes dans la nuit de vendredi à samedi contre un poste militaire proche de Semdinli, dans l’extrême sud-est de la Turquie, à la frontière irakienne, faisant huit morts parmi les soldats et en blessant 14 (bien 14) autres, selon un communiqué de l’armée.

L’un des blessés a succombé à l’hôpital, portant le bilan à neuf morts, selon l’agence Anatolie.

Des manifestations culturelles et sportives ont été annulées en Turquie en signe de deuil.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a affirmé que les attaques ne modifieraient en rien la détermination de son pays à combattre le PKK.

Il a aussi souligné que son gouvernement irait de l’avant dans son "ouverture kurde" en faveur de l’actroi de davantage de droits à cette communuaté.

Douze rebelles, selon l’armée, ont été tués dans la riposte des militaires.

Des chasseurs turcs ont ensuite bombardé des cibles du PKK dans le nord de l’Irak, où cette organisation, considérée comme terroriste par la Turquie et nombre d’autres pays, dispose de bases arrière, a ajouté le communiqué.

Ankara évalue à environ 2.000 le nombre des rebelles retranchés en Irak.

Depuis Erbil, dans le nord de l’Irak, un porte-parole du PKK, Ahmad Danis, a revendiqué l’attaque contre les soldats, au nom de son organisation.

"Nous allons étendre nos opérations à toutes les villes turques si le gouvernement poursuit ses attaques contre nous", a déclaré ce porte-parole, Ahmad Denis, à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien.

"La Turquie veut nous conduire à la guerre", a-t-il dit. "Elle n’est pas sincère vis-à-vis de la question kurde et ne veut pas traiter cette question de manière pacifique".

"Les mesures qu’elle a prises jusqu’ici ne sont que des mesures factices", a-t-il ajouté en allusion à la politique d’"ouverture kurde" annoncée par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en octobre.

Cette politique a déjà connu des revers avec la fermeture du principal parti pro-kurde, des arrestations de militants kurdes et une forte opposition des milieux nationalistes.

Les pertes turques se sont alourdies en cours de journée lorsque deux soldats ont été tués et deux autres blessés par l’explosion d’une mine télécommandée dans cette même région.

Ces soldats participaient aux opérations pour capturer les assaillants à la frontière irakienne, une région dont le relief accidenté favorise les infiltrations.

Ces nouvelles attaques du PKK sont intervenues au lendemain des avertissements de l’armée, qui craint une intensification des combats. 130 rebelles et 43 membres des forces de sécurité ont été tués depuis mars, a affirmé l’état-major. Mais le porte-parole kurde Danis a contesté ce bilan, affirmant que le PKK avait perdu 130 de combattants depuis avril 2009, et non mars 2010.

Dans une déclaration écrite publiée par ses services, M. Erdogan a souligné que la Turquie était "prête à payer le tribut" nécessaire pour "anéantir" le PKK.

Il a aussi accusé de nouveau le PKK de vouloir saboter une initiative de son gouvernement visant à renforcer les droits des Kurdes et développer les investissements dans leur région. "Nous ne freinerons pas dans notre volonté de démocratisation qui gène l’organisation terroriste", le PKK, a-t-il souligné et d’ajouter : "La Turquie ne cèdera pas à la spirale de violence" engendrée par les rebelles.

L’"ouverture kurde", annoncée l’an dernier, a déjà connu des revers avec la fermeture du principal parti pro-kurde, des arrestations de militants kurdes et une forte opposition des milieux nationalistes.

Et justement l’opposition parlementaire s’en est pris au gouvernement après les attaques de samedi, l’accusant d’incompétence face à la recrudescence des violences, et réclamant des élections anticipées.

Le parti de l’action nationaliste (MHP) a exhorté M. Erdogan à rétablir l’état d’urgence dans le sud-est et d’organiser une offensive massive contre les repaires du PKK en Irak, selon un communiqué. (AFP, 19 juin 2010)

151 Kurdes inculpés pour leurs liens présumés avec les rebelles

La justice turque a inculpé vendredi 151 Kurdes, notamment des responsables politiques, dans le cadre d’une enquête d’envergure sur la présumée branche urbaine des rebelles séparatistes kurdes, ont annoncé des sources judiciaires.

Les suspects risquent des peines allant de 15 ans de réclusion à la prison à vie pour leur implication supposée dans l’Union des Associations du Kurdistan (KCK), considérée par le parquet comme un groupe terroriste, branche urbaine des rebelles armés du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), selon l’acte d’inculpation consulté par l’AFP.

Cette offensive judiciaire survient en pleine recrudescence des troubles dans le sud-est, après que le PKK a intensifié la violence, entraînant une riposte militaire musclée et portant un coup sévère aux timides initiatives gouvernementales pour élargir les libertés des Kurdes.

Parmi les suspects figure Osman Baydemir, le populaire maire de Diyarbakir, principale ville du sud-est kurde, au coeur de l’enquête. Il risque jusqu’à 36 ans d’emprisonnement.

Onze autres maires et l’ancien député Hatip Dicle sont également poursuivis.

Selon l’inculpation, le KCK recrutait des militants pour le PKK, prenait toutes les décisions politiques importantes comme le choix des candidats kurdes aux élections législatives et locales, extorquait des fonds aux administrations locales contrôlées par des Kurdes et organisait des manifestations de rue violentes.

Selon le parquet, les principaux partis politiques kurdes suivaient les directives du KCK et l’organisation était tellement puissante qu’elle infligeait des sanctions à ceux qui désobéissaient à ses ordres.

Les maires kurdes auraient été contraints de faire don au PKK de leurs deux premiers salaires après leur élection, tandis que les employés municipaux devaient lui remettre tous les mois une partie de leur salaire.

Parmi les 151 inculpés, 103 attendront le procès en prison. (AFP, 18 juin 2010)

KNK: En Turquie, la paix est jugée…
Kurdistan National Congress Executive Council 18.06.2010- Les autorités ont procédé en Turquie à l’arrestation des membres du "Groupe de Paix". Venus de Qandil et du camps Maxmur pour contribuer à la résolution pacifique et démocratique de la Question kurde, ils répondaient favorablement à l’appel d’Abdullah Öcalan qui avait, en effet, proposé le 09 octobre 2009 l’envoi d’un « Groupe de Paix » afin d’encourager et faciliter le processus politique initié par le gouvernement turc.
34 personnes – parmi lesquelles 8 guérilleros et 4 enfants – avaient accepté de constituer le Groupe de Paix qui était entré en Turquie le 19 octobre 2009, accueilli et acclamé par des milliers de kurdes.

Bien qu’ils n’aient pas été arrêtés à leur entrée sur le territoire turc, 17 membres du Groupe de Paix ont été poursuivis en justice huit mois plus tard et 10 d’entre eux ont été placés en détention pour « appartenance à une organisation illicite et violation de la loi relative au passeport ». Le monde entier et les tribunaux turcs étaient conscient de leur appartenance au PKK et de l’absence de passeport il y a huit mois. Bien qu’informés de la situation, les tribunaux turcs et le gouvernement de l’AKP procèdent aujourd’hui à leur arrestation. Devant les tribunaux et dans une défense commune, les membres du « Groupe de la Paix » ont expliqué qu’ils étaient venus pour contribuer à une résolution pacifique suite à l’appel du leader kurde Abdullah Öcalan.

A la question du juge qui leur demandait s’ils regrettaient leurs participations et leurs activités au sein du PKK, les « accusés » ont répondu par la négative, refusant par ailleurs l’application de la loi du repenti.

Il n’y a qu’une raison à ce que les membres du Groupe pour la paix se fassent arrêter: dans le cadre de cette fausse « ouverture démocratique » le gouvernement turc n’entend pas apporter une solution au problème mais éliminer le mouvement kurde. Son plan étant démasqué, le gouvernement de l’AKP a décidé d’employer le ton classique c’est à dire la sale guerre.

L’Etat turc qui ne supporte pas les délégués pour la Paix a multiplié les opérations militaires, en particulier transfrontalières. S’agissant du peuple kurde, le gouvernement de l’AKP met en pratique le concept du « contre tous ».

Nous appelons l’opinion publique internationale et toutes les fractions concernées à dénoncer la sale guerre menée par l’AKP et à apporter leur contribution pour la paix. Nous appelons tous les défenseurs de la Paix à manifester leur soutien pour la Paix. (kurdish-info.eu, 18 juin 2010)
http://www.info-turk.be

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