Le député précise qu’il n’a pas trouvé « d’informations objectives » à propos de ce mouvement qui regroupe à travers le monde « des millions de Turcs autour de leur chef spirituel Fethullah Gülen » car qu’on a d’une part des partisans qui évoquent un mouvement religieux turc qui vise à émanciper les jeunes à travers l’éducation et la science et d’autre part les opposants qui considèrent ce mouvement comme une « machine à endoctriner » ayant l’objectif de fonder un Etat turc islamique.
Le député bruxellois néerlandophone Paul De Ridder relaye également une note de la Sûreté de l’Etat belge qui précise que « l’establishment laïque turc pense que l’organisation a un agenda islamique caché et qu’à terme elle vise à renverser la République laïque turque pour la remplacer par une théocratie. Jusqu’à présent, ces déclarations n’ont pas été vérifiées. Rien (…) n’indique qu’on forme des fondamentalistes dans les écoles [appartenant au mouvement Gülen]. Il semble néanmoins que le mouvement Gülen accorde une grande attention sur les textes réfutant la théorie de l’évolution darwinienne ».
Pulsion sexuelle à travers les yeux
« Aux Pays-Bas, un débat public autour du mouvement Gülen a eu lieu en 2008 ayant conduit à la publication du rapport du professeur Martin van Bruinessen commandé par l’ex-ministre de l’Intégration Eberhard der Laan. Ce rapport confirme ce qui précède: Le mouvement n’est pas islamiste (…) mais les hommes sont les maîtres au sein de l’organisation et il existe une stricte séparation entre les hommes et les femmes dans la sphère privée. Ainsi un homme ne regardera jamais une femme droit dans les yeux parce qu’il ne veut pas être tenté sexuellement. Le sexe est toujours un sujet difficile, l’homosexualité y est interdite et l’euthanasie y est inacceptable. Ils rejettent aussi la théorie de l’évolution. Le professeur critique aussi l’opacité des structures affiliées au mouvement Gülen ».
Le mouvement Gülen est aussi actif à l’Université de Leuven (KUL) qui compte, depuis le 7 décembre 2010, une « chaire Fethullah Gülen » pour les études interculturelles qui court pendant les 5 prochaines années. C’est la «Plateforme du dialogue interculturel (IDP) » qui a payé l’Université de Leuven pour avoir cette chaire Fethullah Gülen, indique le député bruxellois.
Paul De Ridder demande l’avis du gouvernement bruxellois à ce sujet (compte tenu de l’avis de la Sûreté d’Etat et du rapport néerlandais), il demande aussi si les organisations bruxelloises liées à ce mouvement reçoivent des subsides et en cas de réponse positive si ces fonds sont contrôlés.
D’après le député, sa question (introduite originellement sous forme d’interpellation) a déjà été une première fois refusée par le bureau du Parlement bruxellois. Revenant à la charge, Paul De Ridder a réintroduit son interpellation sous forme d’une question écrite… sans avoir la garantie d’avoir une réponse de la part du gouvernement régional.
Parlemento.com, L’agence de presse des minorités
(PARLEMENTO – INDEPENDENT NEWS AGENCY)