L’année dernière, durant 365 jours, le pays a vécu au rythme des opérations militaires, policières et judiciaires : l’opération dite Ergenekon continue toujours à faire des vagues et personne ne peut en deviner la fin.

 

La presse turque publie de nouveaux dossiers concernant les projets secrets de militaires dans  lesquels ils projettent de faire des coups d’état militaires. Nous ne savons pas si la justice turque va s’employer à dévoiler les vrais responsables militaires de ces projets qui vont à l’encontre des critères démocratiques et des droits de l’homme. Sur ce point, je pense, l’Union Européenne doit faire attention et surveiller la procédure judiciaire  suivie par  la Turquie qui devient petit à petit membre de cette institution  et qui pourrait, à terme, mettre en danger certaines valeurs morales défendues par les pays européens.

 

Je veux rappeler que, depuis la création de la Cour européenne des droits de l’homme, en 1959, la Turquie,  membre du Conseil de l’Europe, est, avec ses 2 295 condamnations,  le pays qui détient le triste record des condamnations.

 

Par ailleurs, les opérations policières dirigées contre les dirigeants du BDP (Le nouveau Parti des Kurdes en Turquie) continuent : plus de 1500 dirigeants et membres du DTP (Parti interdit par la Cours Constitutionnelle turque le 11 décembre 2009) et du BDP ont été arrêtés et leur sort est incertain. Les milieux démocratiques admettent que ces arrestations sont injustes et, les Kurdes disent que c’est le début d’un coup d’état encore caché aux yeux du monde entier.

 

Le Parlement Européen va, ces jours-ci, rendre public son rapport annuel sur la Turquie et Mme. Oomen Ruijten Ria, à mon sens,  doit attirer l’attention  de tous sur les opérations "Ergenekon" et celles menées contre les dirigeants des partis kurdes; dans le cas contraire, le Parlement Européen perdrait sa crédibilité aux yeux des Kurdes et des démocrates turcs.

 

A la suite des protestations portées par les Kurdes en Europe, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) a envoyé une délégation à Imrali dans le but d’examiner la situation d’Abdullah Öcalan. La délégation composée de six experts du CPT a inspecté les nouvelles dispositions mises en place par les autorités turques pour Abdullah Öcalan. Selon les informations données, cette délégation a aussi rencontré les cinq autres détenus transférés dans la même prison depuis deux mois ; il faut rappeler que ce transfert a été demandé par le CTP, lors de sa visite d’inspection en 2007. Il aura donc fallu un certain temps pour qu’Abdullah Öcalan  soit transféré dans une autre cellule du même pénitencier.

 

Il faut rappeler aussi que suite aux mauvaises conditions de détention,  Abdullah Öcalan souffre de  problèmes de santé qui rendent soucieuse la  population kurde craignant pour la vie de son leader.

 Ali Hassan al-Majid dit "Ali le Chimique", a été pendu lundi à Bagdad. Bien que je sois  contre la peine de mort, il arrive, parfois, que je me réjouisse de l’exécution de cette peine capitale. Ali le Chimique avait décidé de gazer la ville de Halabja, en 1988, faisant plus de 5000 morts. Cette exécution ne rend pas la vie aux victimes, bien sûr, mais elle était nécessaire pour permettre aux proches parents des victimes de faire leur deuil. C’est aussi l’occasion, pour moi, de réclamer une procédure identique contre les responsables militaires turcs qui ont décidé les opérations faisant des milliers de victimes au Kurdistan de Turquie. 

28.01.2010

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