“En tant que mouvement, nous lançons un dernier avertissement au gouvernement de l’AKP. S’il ne prend pas des mesures concrètes au plus vite dans les domaines définis par notre peuple et l’opinion publique, le processus ne progressera plus et (il) en sera responsable”, a déclaré le KCK dans un communiqué cité par l’agence de presse kurde Firat.
“Il est clair que le gouvernement de l’AKP (le Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur, au pouvoir, ndlr) mène des actions pour saboter le processus”, a ajouté l’organisation, reprochant notamment aux autorités la construction de nouvelles casernes et le maintien de milices kurdes supplétives de l’armée.
Les autorités turques sont engagées depuis la fin de l’an dernier dans des discussions de paix avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, pour tenter de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Dans le cadre de ce processus, les rebelles kurdes ont déclaré un cessez-le-feu en mars et commencé en mai à se retirer du territoire turc. Ils réclament en contrepartie des gestes du gouvernement en faveur de la minorité kurde de Turquie.
Les rebelles ont rappelé vendredi qu’ils attendaient du gouvernement l’autorisation pour une délégation indépendante de médecins de rendre visite à M. Öcalan dans son île-prison d’Imrali (nord-ouest), et plus généralement un droit de visite régulier au dirigeant, “nécessaire dans le cadre du processus de paix”.
La mise en garde d’Ankara
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a mis en garde vendredi un groupe kurde qui s’est emparé d’une localité syrienne situé à la frontière turque contre toute velléité autonomiste et les “graves risques” qu’il peut engendrer.
“Les risques que peuvent faire naître les fait accomplis sont très graves”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse avec Evangélos Vénizélos, ministre des Affaires Etrangères et vice-président du gouvernement grec, en visite de travail à Ankara.
Le ministre turc a estimé que toute volonté autonomiste des combattant kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD), considéré comme la branche syrienne des rebelles kurdes de Turquie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui contrôlent désormais Ras Al-Aïn, juste en face de la Turquie, “aura pour effet d’envenimer les combats, et d’approfondir la situation intenable en Syrie”.
M. Davutoglu a aussi adressé une mise en garde aux différentes factions (Kurdes, jihadistes, rebelles) à ne pas exporter leurs combats en territoire turc. Un Turc de 17 ans a perdu la vie mercredi par une balle perdue dans la localité de Ceylanpinar, poussant l’armée turque à riposter. Jeudi un autre Turc, âgé de 19 ans, a été touché au dos de la même façon dans cette localité situé en face de Ras Al-Aïn.
“La Turquie continuera de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection de sa frontières” longue de 800 km avec la Syrie, a-t-il ajouté. (AFP, 19 juillet 2013)