En grève depuis le début de la fronde qui vise le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan il y a douze jours, ces avocats se sont réunis dans l’enceinte du palais de justice d’Istanbul pour dénoncer la police aux cris de “Taksim est partout”, “la résistance est partout”, a raconté à l’AFP une avocate ayant requis l’anonymat.
La police est alors intervenue dans le palais de justice pour les en déloger et a interpellé 73 d’entre eux après de brèves échauffourées, a rapporté l’Association des avocats contemporains (CHD).
Tous ont finalement été remis en liberté en soirée après leur interrogatoire, a précisé la CHD dans un communiqué.
Dans un commentaire publié sur sa page Facebook, le président des barreaux de Turquie, Metin Feyzioglu, s’est ému de ces arrestations. “Nous nous rendons (d’Ankara) à Istanbul pour rencontrer les autorités sur place”, a dit Me Feyzioglu.
Le Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde) a pour sa part réclamé dans un communiqué “la libération immédiate des avocats en garde à vue et le lancement d’une enquête contre les responsables qui ont abusé de leur charge officielle en ayant recours à la violence”.
Il a également enjoint le gouvernement d’arrêter d’utiliser “le langage de la violence”.
Les avocats sont fréquemment la cible des autorités turques.
Plusieurs dizaines d’avocats –32 selon le BDP– sont actuellement en détention provisoire en Turquie pour leurs liens supposés avec des organisations clandestines, principalement les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le bâtonnier du barreau d’Istanbul et neuf de ses confrères sont par ailleurs poursuivis pour avoir mis en cause l’attitude des juges à l’égard de la défense lors d’une audience, en avril 2012, d’un procès controversé sur un projet de coup d’Etat contre le gouvernement islamo-conservateur. (AFP, 11 juin 2013)