Jeudi 2 juin 2022, l’Institut kurde a organisé avec succès un groupe de travail interparlementaire (IPWK). A cette occasion, on nous a confié l’une des impressionnantes salles de commission de la Chambre des Représentants, plus précisément la salle Marguerite Yourcenar dans le bâtiment relativement récent du Forum.

Le sujet pressant de cet IPWK concernait la menace mondiale et la menace aiguë posée par l’État islamique (ISIS) dans le nord-est de la Syrie. L’incident majeur avec l’Etat islamique à Hasakah (janvier 2022) – et les nombreux incidents qui ont suivi – prouvent une fois de plus que la situation dans l’Administration autonome du nord-est de la Syrie (AANES) est une bombe à retardement et représente un réel danger, non seulement pour la région, mais pour tout l’ouest.

Le Conseil démocratique syrien pointe du doigt ce grave danger depuis des années. Dans un rapport détaillé récemment publié, ils décrivent non seulement la menace mondiale, mais formulent également des solutions concrètes pour éviter cette crise.

La vidéoconférence avec des témoignages directs de l’AANES n’a pas été possible – pour des raisons de sécurité. L’Institut kurde a donc invité les intervenants suivants qui étaient physiquement présents :

  • Le député fédéral Koen Metsu a introduit la conférence par un bref rapport et un témoignage de sa mission politique dans la région concernée. Mr Metsu a noté la situation désastreuse des camps sur place. Il a souligné la gravité des faits sur la base d’un certain nombre d’exemples concrets. Il a partagé ses expériences avec le public et a ainsi construit un pont avec les orateurs suivants.
  • L’activiste des droits de l’homme Rhodi Mellek a beaucoup de connaissances et d’expertise sur la situation dans le nord-est de la Syrie. Elle a longtemps été porte-parole du Parti de l’union démocratique (PYD), la plus grande formation politique de l’Administration autonome du nord-est de la Syrie (AANES). Au cours de son discours, Rhodi a évoqué la situation actuelle dans les camps de l’EI et les dangers que cette situation comporte. Rhodi a également donné une brève explication sur le rôle des femmes au Rojava. Au sein de l’AANES, les femmes sont omniprésentes dans tous les secteurs et occupent des postes importants. Un fait unique au milieu de nombreux régimes autocratiques.
  • Dr Khaled Issa représente les Kurdes de Syrie en France et est membre du Parti de l’Union Démocratique. Mr Issa s’est concentré sur le statut actuel de l’administration autonome du nord-est de la Syrie et l’a placé dans un contexte régional et géopolitique. Il a expliqué aux élus fédéraux présents quelles solutions l’AANES propose à la communauté internationale pour désamorcer la situation dangereuse (pour l’Occident). L’une d’elles est la reconnaissance et l’établissement de relations diplomatiques avec l’AANES par la communauté internationale et les instances politiques occidentales (ONU, UE et États membres de l’UE). Cela signifierait également que les terroristes de l’EI pourraient être jugés sur place par un tribunal international.

Rhodi Mellek comme Khaled Issa soulignent le rôle particulièrement hypocrite joué par la Turquie. Bien que la Turquie soit un partenaire de l’OTAN, elle continue de harceler la région concernée. Ce sont des agressions délibérées pour déstabiliser l’AANES. Pire encore, il est prouvé que le régime turc a joué un rôle majeur dans la fomentation des récents incidents entre l’Etat islamique et les Forces démocratiques syriennes. Sous le couvert de « lutte contre le terrorisme », la Turquie est de mèche avec les terroristes les plus dangereux du monde.

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