Les victimes, dont plusieurs enfants, ont été recensées dans cinq villages aux maisons de terre séchée, proches de l’épicentre localisé à Karakoçan, dans la province d’Elazig, traversée par la faille sismique active d’Anatolie orientale.
"J’ai eu très peur, les meubles de la maison ont été renversés et la télévision a explosé lors des secousses", a raconté Zeynep Yüksel, une jeune adolescente, réfugiée avec sa famille dans une tente du Croissant rouge.
Dans ces villages, les maisons sont généralement construites en pisé et peu résistantes aux secousses telluriques pourtant fréquentes. Ce sont justement ces maisons qui se sont écroulées, alors que celles construites en béton ont mieux résisté.
Le séisme, de magnitude 6 sur l’échelle ouverte de Richter, s’est produit à 04H32 locales (02H32 GMT), surprenant les villageois dans leur sommeil et provoquant un mouvement de panique.
"Malheureusement il y a 57 morts", a déclaré à la presse le vice-Premier ministre, arrivé dans la matinée sur les lieux, accompagné de trois autres ministres, pour une mission d’inspection.
Un précédent bilan officiel faisait état de 51 morts.
Après le séisme, une vingtaine de répliques ont été enregistrées dans la région, dont la plus puissante de magnitude 5,5.
Le gouverneur local, Muammer Erol, cité par les télévisions, a déclaré que les secouristes étaient parvenus jusqu’aux zones sinistrées.
"Il n’y a pas de problème de communication et des secours ont été envoyés dans ces villages", a dit le gouverneur sur la chaîne d’information NTV.
"Le fait de construire des maisons en pisé a provoqué une lourde facture", a regretté à Ankara le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, soulignant que l’Etat avait mis tout en oeuvre pour venir en aide aux sinistrés.
Des équipes de secouristes sont arrivées lundi matin dans les zones sinistrées et ont mené pendant plusieurs heures des recherches pour retrouver des survivants, a rapporté un journaliste de l’AFP à Okcular, l’un des villages frappés par le séisme, où 18 morts ont été dénombrés.
Les larmes aux yeux, les habitants suivaient les opérations de recherche, qui ont pris fin lundi matin dans ce village de 860 habitants peuplé de Kurdes, où de nombreuses maisons se sont écroulées.
Des ambulances ont évacué des blessés vers les hôpitaux d’Elazig.
Une équipe du Croissant rouge turc est arrivée dans le village, commençant à distribuer des couvertures et des repas chauds aux villageois qui ont participé eux aussi aux secours, bravant le froid.
Des femmes et des enfants étaient réunis autour d’un brasero pour se réchauffer, observant les décombres de leurs maisons.
Les morts devaient être enterrés dans la journée, comme le veut la tradition musulmane.
L’école primaire d’Okçular est restée intacte et le Croissant rouge a établi ses quartiers dans sa cour, alors qu’une unité de gendarmes assurait la sécurité autour de ce village, situé à flanc d’une montagne, à 1.800 mètres d’altitude.
De nombreuses animaux ont également péri.
Les tremblements de terre meurtriers sont fréquents en Turquie, un pays traversé par plusieurs failles sismiques actives. Deux séismes avaient fait 20.000 morts en août et novembre 1999 dans le nord-ouest du pays. (AFP, 8 mars 2010)
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