Selon le texte soumis par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, l’agence de renseignement turc (MIT), qui dépend directement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, pourra procéder à des écoutes en Turquie et à l’étranger sans l’autorisation d’un juge, a-t-on précisé de même source.

Cet organisme, dont les pouvoirs et le budget ont été renforcés depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP en 2002, disposera aussi en vertu de la future loi d’un accès illimité à tout document relatif à la “sécurité nationale”, notamment en matière bancaire.

Le texte punit également les journalistes qui publient des documents appartenant aux services secrets d’une peine maximale de douze ans de prison.

Il devrait être adopté d’ici à la semaine prochaine par le Parlement, où l’AKP dispose de la majorité absolue.

Après ceux sur le contrôle d’internet et la réforme judiciaire, ce projet de loi risque de provoquer une nouvelle controverse, alors que M. Erdogan et son gouvernement sont fragilisés par le vaste scandale de corruption qui éclabousse depuis deux mois la majorité islamo-conservatrice, à l’aube des scrutins municipal de mars et présidentiel d’août.

M. Erdogan accuse son ex-allié islamiste, le prédicateur Fethullah Gülen qui dispose d’une solide influence dans la police et la justice, de manipuler les enquêtes qui le menace pour provoquer sa chute.

Des camions escortés par des agents du MIT ont été interceptés récemment à la frontière syrienne par la police ou la gendarmerie, qui a découvert à leur bord des armes à destination des rebelles syriens, alors qu’Ankara a toujours nié armer les combattants hostiles au président Bachar al-Assad.

M. Erdogan a fermement dénoncé ces opérations de police, y voyant une nouvelle intervention de la confrérie de M. Gülen pour lui nuire. (AFP, 20 février 2014)

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